Coronavirus / L’appel de Denis Mukwege pour le Congo RDC : « Nous devons nous préparer au pire »

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« En l’absence de centres de tests sur l’ensemble du territoire, et de moyens pour mener des dépistages à grande échelle de la population tel que l’encourage l’Organisation Mondiale de la Santé, nous n’avons aucune idée de l’ampleur réelle de la propagation. À ce jour, il est donc très difficile de détecter qui de nous ou de notre entourage serait porteur. »

La République du Congo est également touchée par la pandémie de COVID-19. À ce jour, 81 cas ont déjà été confirmés et 8 décès sont à déplorer selon les statistiques de l’Université Johns Hopkins. C’est dans ce contexte que le Prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege a lancé un appel à la population afin qu’elle agisse « dans un esprit de responsabilité et surtout de solidarité ».

« Le monde entier fait face à la pandémie de coronavirus qui se propage en Afrique, après avoir frappé l’Asie et l’Europe. Les derniers chiffres qui nous parviennent de l’Europe sont effroyables. Plusieurs autres pays dans le monde, comme les États-Unis, le Canada, sont aussi touchés. La République Démocratique du Congo, notre pays n’est pas épargné. [...] Nous devons nous préparer au pire, éviter une propagation massive du virus et une multiplication des cas. En l’absence de centres de tests sur l’ensemble du territoire, et de moyens pour mener des dépistages à grande échelle de la population tel que l’encourage l’Organisation Mondiale de la Santé, nous n’avons aucune idée de l’ampleur réelle de la propagation. À ce jour, il est donc très difficile de détecter qui de nous ou de notre entourage serait porteur. »

Le médecin appelle alors la population à pratiquer les gestes-barrières.

« Notre meilleur moyen pour endiguer la propagation du virus sera donc la prévention. Une vigilance citoyenne et une mobilisation collective. Ce qui compte le plus, c’est le comportement de chaque individu, et de nous tous. Nous appelons toute la communauté nationale à s’impliquer pleinement pour assurer une réponse efficace à la pandémie. Nous saluons les mécanismes préventifs décrétés par les chefs de l’État en date du 19 mars, interdisant les rassemblements, notamment aux écoles, aux églises, aux salles des fêtes, aux évènements sportifs collectifs, et restreignant l’accès au territoire national. [...] Chacun de nous doit accepter, le temps de la gestion de cette crise, adapter ses habitudes, donc éviter au maximum des déplacements et rester chez soi, adopter des mesures de distanciation sociale, comme garder un minimum d’un mètre entre individus, d’éviter les poignées de main et les embrassades. Les mesures d’hygiène préventive familiale, telles que se laver régulièrement les mains avec du savon et éternuer dans son coude sont également vivement recommandées. Pour toute urgence ou cas suspect, contactez les hôpitaux à votre disposition et suivez surtout les instructions des autorités sanitaires de notre pays. »

Denis Mukwege annonce également que l’hôpital de Panzi se tient prêt pour accueillir les victimes du COVID-19.

« À l’hôpital général de référence de Panzi, tout notre personnel est préparé et mobilisé pour la riposte. Nous prendrons en charge les malades avec efficacité et humanité. [...] Aujourd’hui et demain, à l’hôpital de Panzi, nous serons à la disposition de notre population pour apporter notre contribution à cette lutte. »

Dans une interview donnée au Monde, le Prix Nobel de la Paix faisait part de son inquiétude pour l’Afrique qui n’a « clairement pas les moyens de faire face au fléau ».

M.C.

Crédit Image : Alexandros Michailidis / Shutterstock.com


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